13 janvier 2022

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Portraits de femmes directrices de golfs, Laurence et Michèle

La direction des clubs de golfs est encore largement marquée par la présence des hommes et rares sont les femmes qui ont accédé à cette fonction jusqu’à aujourd’hui. Les temps changent toutefois et voici que du nord au sud de la France, des directrices de golf nous donnent maintenant rendez-vous après avoir atteint les plus hautes fonctions de leur club.

LeClub Golf et Golf Planète ont décidé de vous présenter quelques directrices au talent indéniable : profil et parcours différents avec toujours le succès au bout de leur chemin professionnel.

Cette semaine, direction le nord de la France sur la Côte d’Opale puis le sud en Provence. Laurence et Michèle nous ouvrent les portes des golfs de Nampont Saint-Martin et celui de Ouest Provence Miramas.


Laurence Bécu (Nampont Saint-Martin) :
un objectif familial, démocratique et convivial


Laurence dirige le Nampont Saint-Martin Golf Club
La Maison Forte de Nampont est un ravissant château du XVème siècle

Comment êtes-vous passée, après un doctorat en physiologie et des responsabilités dans l’industrie pharmaceutique, à la direction d’un golf sur la Côte d’Opale ?

En 1976, mon père François-Xavier Podvin, a acquis la Maison Forte de Nampont, entre Montreuil et Abbeville dans le nord de la France.
Golfeur et passionné par la nature, il a imaginé et façonné un premier parcours dans les bois au-dessus de la Maison Forte.
Les 9 premiers trous ont ouvert aux joueurs en 1978. En 1984, le parcours du Belvédère s’est enrichit de 9 trous supplémentaires suite à l’acquisition de quelques terrains.
Il a ensuite conçu chaque détail d’un deuxième parcours, tracé le long des rives de l’Authie au cœur d’une véritable réserve ornithologique. Ouvert en 1994, Le parcours des Cygnes, fleuron du Golf, est devenu un parcours de 18 trous en 2002.

Aujourd’hui : 2 parcours homologués, complémentaires, qui ravissent les joueurs par leurs qualités techniques, la diversité de leurs tracés et des paysages: Les Cygnes (18 trous, 5847 m – Par 72), bordant les rives d’Authie et Le Belvédère (18 trous, 5176 m – Par 72), traversant la forêt.

J’ai effectivement quitté l’industrie pharmaceutique en 2010. Je suis devenue gérante du golf en 2014 avec un directeur en place, puis directrice en 2018. Mon père est décédé l’année dernière.

Quel était l’objectif de ce projet mis en place par votre père ? Avez-vous gardé le même ?

Son premier objectif était de mettre en valeur la magnifique Maison Forte en lui offrant un écrin de verdure privilégié.

Le parcours des Cygnes se situe au cœur d’une réserve ornithologique
Le golf borde les rives d’Authie

Son deuxième objectif était de démocratiser le golf. En 1980, il était un des tout premiers à en parler. Il a commencé en proposant des tarifs très attractifs afin d’attirer au golf de nouveaux joueurs. 

Aujourd’hui, j’essaie de garder cet esprit. Nos tarifs sont  toujours raisonnables : un abonnement adulte pour les 2 parcours est de 1208€ par an  (soit 3€30 seulement par jour !). J’essaie que tout le monde s’y sente bien: le lieu est authentique  et accessible à tous. 

Les amoureux du Nampont St Martin Golf Club y trouveront la passion du jeu sportif au cœur d’un environnement naturel somptueux.
Ils y trouveront aussi l’art de vivre, ainsi qu’une réelle convivialité, avec un esprit de club à l’image des lieux : sincère et accessible.

Comment avez-vous concilié votre travail et votre vie personnelle ?

J’ai toujours voulu aller au bout d’une passion autant familiale que personnelle. Au départ, cela n’a pas été facile, mes contraintes familiales m’ayant conduit à vivre et à travailler à Paris. Ce n’est que beaucoup plus tard, mon père vieillissant et ne pouvant plus tout assurer, que j’ai songé à venir travailler dans la Somme deux jours par semaine. 

Mon mari m’a encouragé à continuer l’aventure et mes enfants ont toujours appuyé mes choix.

Au moment où la crise sanitaire a commencé, nous nous sommes alors installés dans la région où je me suis investie complètement dans la direction du golf et la poursuite d’un rêve familial.

Comment avez- vous justement vécu la crise sanitaire qui vous a coupé de certains marchés, comme celui des Britanniques ?


Au début, cela a été un très grand choc. Fermer un golf qui tourne tous les jours depuis 40 ans n’est pas chose facile. Nous avons effectivement perdu tous nos visiteurs et notamment les Anglais. Les Belges et Hollandais sont venu compenser un peu cette perte de fréquentation. Les aides de l’État ont beaucoup contribué à la relance.

À une jeune femme qui voudrait se lancer dans le management de golf, quels seraient les premiers conseils que vous lui donneriez ?

Je dis souvent que diriger un golf est être un peu un “couteau suisse ».  Il faut aimer toucher à tout : ressources humaines, gestion, marketing, développement, comptabilité… C’est un métier où l’on est entouré d’hommes et il faut avoir du caractère. Il faut savoir s’entourer de personnes bienveillantes…


Michèle Martino (Miramas) : Une fierté d’être devenue directrice de golf dans ce milieu très masculin


Michèle dirige le Golf Ouest Provence Miramas

Vous êtes directrice du golf de Miramas dans lequel vous aviez été recrutée à l’accueil  il y a vingt ans : racontez-nous votre parcours ?

Il y a 24 ans exactement ! Le hasard fait souvent bien les choses puisque c’est en allant chercher une pizza que j’ai su que le golf de Miramas recrutait. Cela me fait toujours sourire, la gourmandise peut servir parfois !  Je venais de terminer mes études : j’ai donc candidaté au poste d’hôtesse d’accueil. Alain Medioni, le directeur en 1998, m’a recruté et l’aventure a démarré. C’était un univers que je ne connaissais pas du tout mais qui m’a tout de suite plu. Il faut bien avouer que c’est un cadre de travail fabuleux. Au fil des années j’ai gagné en compétences : on m’a confié diverses missions pour finalement devenir adjointe de direction en 2014.  C’est à ce moment que ma carrière a pris un tournant puisque j’accédais à la gestion pure de la régie, structure de gestion publique. Et c’est en 2017 que le directeur a fait valoir ses droits à la retraite et que le président de la régie du golf, m’a proposé de prendre le poste.

Je vous avoue avoir été surprise et flattée en même temps. Tout le monde le sait : le golf est un milieu masculin et je n’avais jamais imaginé être un jour directrice de golf. C’est pour moi une immense fierté.

Comme femme, avez-vous ressenti des freins lors de votre carrière ? Ou des atouts ?

Même si on peut essuyer parfois quelques railleries de bas étage, je n’ai jamais ressenti de freins véritables en tant que femme.
Au contraire, j’ai toujours été entourée de personnes de valeurs, qui, à mon égard, ont fait preuve de bienveillance et de respect.
Je pense notamment à l’ancien directeur et au président de la régie auxquels je dois beaucoup.
Et puis je pense avoir aussi un peu de caractère…

Comment avez-vous concilié vie professionnelle et vie familiale ?

Comme pour nombre de femme, concilier vie professionnelle et vie familiale n’est pas une mince affaire surtout lorsque les enfants sont petits. C’est pourquoi, j’ai pris un congé parental de 3 ans lorsque mes deux enfants étaient tout jeunes. C’est un choix que j’ai fait sans tiraillement, au contraire. Par contre, au bout de 3 ans, lorsqu’ils ont été scolarisés, j’étais très heureuse de reprendre le travail ! 

Être mère de famille et la réalisation de soi, professionnelle j’entends, ne sont pas incompatibles. Avec de la volonté, de la rigueur mais aussi beaucoup d’amour et d’entraide, on peut déplacer des montagnes !

Je suis aujourd’hui une directrice heureuse, j’aime mon métier ! J’ai la chance d’avoir une équipe formidable à mes côtés et une clientèle très sympathique.       

Et surtout je suis une maman comblée, fière de mes deux enfants, Flavie 20 ans et Noé 18 ans.

Le golf de Miramas Ouest Provence est toujours un golf public, ce qui en fait une exception dans la zone : quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés avec vos employeurs ? Quels sont les principales caractéristiques de ce golf ?

Le mot d’ordre à Miramas, c’est la démocratisation de ce beau sport qu’est le golf ! Fini le temps où celui-ci était réservé à une élite. Nous accueillons toutes les tranches d’âge, toutes les catégories socio-professionnelles, les entreprises, les scolaires et les personnes en situation d’handicap. Cette volonté se traduit par des tarifs très attractifs, parmi les moins chers de la région mais également par des actions telles que la création d’une école handi, entièrement gratuite.

Le golf OPMiramas est un parcours varié, accessibles aux joueurs de tous niveaux, avec une partie de plaine où des plans d’eau entrent en jeu et une autre partie boisée et escarpée dans la pinède. L’ambiance y est conviviale et familiale.
La Métropole d’Aix-Marseille, propriétaire des lieux , investit depuis des années à l’amélioration de ce golf et croyez-moi, le statut de golf public n’est ici pas du tout péjoratif. Nous avons un marché public pour l’entretien du terrain et l’équipe en place fait de l’excellent travail.  Notre réputation est celle d’un golf authentique et accueillant. Le mieux étant de venir constater par vous-même !
À tous les lecteurs de golf planète et à tous les membres du Club Golf, je dis : « Vous êtes les bienvenus à Miramas ! »

À une jeune femme qui souhaite entrer dans le métier, quels seraient vos conseils ? 

Être directrice de golf est un métier très riche et passionnant. Je recommande !

Un golf est une véritable entreprise qui nécessite une gestion suivie et rigoureuse. La valeur de travail est indispensable. 
Mais il faut également “aimer les gens”; les salariés bien sûr, qu’il faut manager, accompagner. Mais aussi les membres, la clientèle plus globalement. Avoir le sens du contact, de l’écoute est aussi très important.
Si vous en avez l’opportunité, FONCEZ !

Golf Planète
© Jean Lagarde

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